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Corridor de sécurité et couloir de secours

publié le 14 novembre 2024

Le corridor de sécurité et le couloir de secours sont deux dispositifs destinés à faciliter et sécuriser l'intervention sur les autoroutes et les voies rapides. Toutefois, en l'absence d'harmonisation européenne, ces mesures ne s'appliquent pas dans l'ensemble des pays de l'UE et leur mise en oeuvre peut différer d'un pays à un autre.

Corridor de sécurité

Le corridor de sécurité est une spécificité française et il est régit par l'article R412-11-1 du code de la route. L'article impose les précautions suivantes :

Lorsqu'un véhicule équipé des feux spéciaux (...) ou tout autre véhicule dont le conducteur fait usage de ses feux de détresse (...) est immobilisé ou circule à faible allure sur un accotement ou une bande d'arrêt d'urgence, tout conducteur circulant sur le bord droit de la chaussée doit à son approche réduire sa vitesse (...) et changer de voie de circulation après s'être assuré qu'il peut le faire sans danger. Si le changement de voie n'est pas réalisable, le conducteur doit s'éloigner le plus possible du véhicule en demeurant dans sa voie. 

Le corridor de sécurité a pour vocation d'augmenter la sécurité des intervenants sur la chaussée (pour dépanner un véhicule, pour entretenir les barrières de sécurité, etc.). En se déportant et en réduisant leur vitesse, les véhicules génèrent moins de turbulences et de bruit pour les personnes qui travaillent aux abords de la route.

Toutefois, l'efficacité de ce dispositif reste discutable. D'une part, il n'est d'aucune utilité pour les personnes distraites (téléphone au volant, etc.) qui ne remarqueront pas ou de manière trop tardive la présence d'un véhicule sur la bande d'arrêt d'urgence.

Aussi, cet ajout au code de la route n'est qu'une extension de l'article 413-17 qui impose déjà que le conducteur doit réduire sa vitesse lors du croisement ou du dépassement de tout véhicule, immobilisé ou circulant à faible allure sur un accotement, une bande d'arrêt d'urgence ou une chaussée, équipé des feux spéciaux (...) ou dont le conducteur fait usage de ses feux de détresse (...).

Enfin, la formation du corridor de sécurité peut poser un autre problème si un conducteur circulant sur la voie de droite tient absolument à changer de voie pour former le corridor. Si un autre véhicule a déjà commencé à le dépasser, cela lui est théoriquement interdit, comme le stipule l'article relatif à la formation du corridor ainsi que, plus généralement, l'article 414-4 (un conducteur ne peut entreprendre le dépassement d'un véhicule que s'il n'est pas lui-même sur le point d'être dépassé). 

Couloir de secours

Le couloir de secours est en vigueur dans un nombre croissant de pays en Europe, notamment en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Suisse et en Autriche. Toutefois, les règles peuvent être sensiblement différentes d'un pays à l'autre. Le couloir de secours consiste à créer un couloir de circulation entre la voie la plus à gauche et la voie adjacente pour permettre le passage des véhicules d'intervention (pompiers, police, dépanneuse,...).

Le couloir de secours a été mis en place car la bande d'arrêt d'urgence n'est pas toujours praticable ou pas suffisamment large pour permettre le passage des véhicules d'intervention comme une dépanneuse. D'autre part, la bande d'arrêt d'urgence n'est pas toujours suffisamment propre (débris de pneus, etc.) pour permettre une circulation à haute vitesse dans de bonnes conditions de sécurité.

Le couloir de secours doit être initié sur autoroute (ou toute voie rapide comportant plus d'une voie dans le même sens de circulation) dès la formation d'un embouteillage. Il ne faut donc pas attendre de voir ou d'entendre un véhicule de secours pour aménager le couloir de secours.

Toutefois, créer un couloir de secours peut s'avérer problématique, en particulier concernant l'usage ou non de la bande d'arrêt d'urgence : si les conducteurs souhaitent former un couloir de secours suffisamment large, la logique impose parfois aux conducteurs circulant sur la voie de droite de se déporter et d'empiéter sur la bande d'arrêt d'urgence.

Toutefois, la circulation et l'arrêt sur la bande d'arrêt d'urgence ne sont généralement pas autorisés et la formation du couloir de secours ne fait pas exception à la règle.

Le Luxembourg et l'Autriche stipulent clairement que cette manoeuvre est autorisée pour faciliter la formation du couloir ; dans le cas de la Belgique, l'Allemagne et la Suisse, il n'y a aucune exception et l'utilisation de la bande d'arrêt d'urgence n'est pas autorisée (même si elle est très souvent tolérée) dans le but de former un couloir de secours.

En fait, la bande d'arrêt d'urgence peut toujours être utilisée par des véhicules d'intervention et son utilisation ne doit pas être entravée, en théorie.

Sur autoroute, la largeur d'une bande est généralement de 3,5 mètres. Si on prend l'exemple d'un véhicule "standard" d'une largeur de 1,85 mètre (hors largeur des rétroviseurs) et que chaque véhicule vient coller la ligne de sa bande, alors cela dégage potentiellement un couloir de 3,3 mètres, soit environ 3 mètres en tenant compte des rétroviseurs extérieurs.

A titre de comparaison, la largeur de la bande d'arrêt d'urgence varie entre 2,50 et 3 mètres en France.

En prenant l'hypothèse qu'un poids lourd circule sur la voie de droite (largeur maximale de 2.55 mètres), alors le couloir de secours est réduit, potentiellement à une largeur de 2.6 mètres, ce qui complique sérieusement le passage d'un véhicule de dépannage, par exemple, donc la largeur peut atteindre 2.55 mètres (hors rétroviseurs).

Références :

Pascal29
le 15 novembre 2024 à 18h18
Vu la discipline toute française, je doute que ces lois d'outre Rhin/Quiévrain, puissent s'appliquer chez nous ...
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