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Présentation moteur: Peugeot 1.2l Puretech turbo

publié le 15 mai 2017

Produit depuis 2014, le 1.2l Puretech Turbo est amené à prendre une place prépondérante au sein du groupe PSA (Citroën, DS, Peugeot) du fait du déclin significatif des ventes de moteurs diesel de faible cylindrée. Afin de s'adapter aux prochaines normes d'émissions Euro 6c, il a fait l'objet d'une mise à jour à l'occasion du restylage de la 308.

Au même titre que le Ford 1.0l Ecoboost, le 1.2l Puretech Turbo (autrement appelé EB turbo) est un ambassadeur du downsizing (réduction de la cylindrée). A ce titre, les deux moteurs partagent des techniques similaires (calage variable des soupapes, courroie de distribution lubrifiée,...). Le moteur PSA peut s'enorgueillir du titre de moteur de l'année dans la catégorie des moteurs 1.0l-1.4l, un titre obtenu en 2015 et renouvelé 2016.

Le 1.2l Puretech turbo est disponible sur un nombre croissant de véhicules dans la gamme du groupe. De manière non exhaustive: 

Architecture

Le 1.2l Puretech turbo est un moteur 3 cylindres essence turbocompressé à injection directe. Il s’inspire largement des moteurs 3 cylindres 1.0l (EB0) et 1.2l (EB2) atmosphériques fabriqués depuis 2012. D’ailleurs, Les moteurs EB turbo partagent environ 40% de leurs composants avec les versions atmosphériques.

L'EB turbo est disponible selon deux niveaux de puissance: 110 ou 130 chevaux. La différence de puissance entre les deux versions se fait uniquement par une calibration moteur différente

Le 1.2l Puretech turbo s’appuie sur un bloc moteur en fonte d’aluminium. La culasse est elle-aussi réalisée à partir d’alliage d’aluminium. L’EB turbo reprend le même alésage (75 mm) et la même course (90,5 mm) que l’EB2 atmosphérique. L’architecture est donc clairement typée longue course, une architecture qui favorise le couple à bas régime plutôt que les haut régimes de rotation.

Le taux de compression est de 10,5, sauf pour les moteurs à destination du marché chinois où le taux est réduit à 9,6. Cette réduction du taux de compression a pour but de pallier le fait que la qualité du carburant n’est pas aussi constante qu’en Europe et a tendance à favoriser le cliquetis et l’auto-inflammation.

Le turbocompresseur à faible inertie (fourni par Honeywell) peut atteindre le régime de rotation de 240.000 tr/min et fournit une pression de suralimentation pouvant atteindre 1,4 bar.

Pour maîtriser au mieux les vibrations inhérentes à un 3 cylindres, l’EB turbo possède un arbre d’équilibrage ainsi qu’un double volant amortisseur.

Performances

Le 1.2l Puretech 110 (nom de code EB2DT) délivre une puissance de 110 chevaux au régime de 5.500 tr/min et un couple de 205 N.m disponible dès 1.500 tr/min et jusqu'à 3.000 tr/min.

Le 1.2l Puretech 130 (nom de code EB2DTS) propose une puissance de 130 chevaux au régime de 5.500 tr/min et un couple de 230 N.m de 1.750 tr/min à 3.000 tr/min.

Distribution

L’EB turbo compte quatre soupapes par cylindre. Les soupapes à l’échappement sont creuses et remplies de sodium afin de mieux dissiper la chaleur des gaz d’échappement.

Le 1,2l Puretech turbo peut compter sur le calage variable des soupapes à l’admission et à l’échappement (sur une amplitude de 70° pour chacun des arbres à cames). Grâce à cela, le moteur est capable d’optimiser son mode de fonctionnement en fonction de la charge et du régime moteur pour minimiser les émissions polluantes, augmenter le rendement moteur ou privilégier les performances moteur.

A faible charge, le moteur fonctionne selon un mode qui s’apparente au cycle Atkinson. Les soupapes d’admission se ferment tardivement, bien après que le piston a atteint le point mort bas.

D’autre part, les soupapes d’échappement se referment tardivement après le point mort haut: une part des gaz d’échappement est réintroduite dans le cylindre (tel un EGR couramment utilisé par les moteurs diesel), afin de réduire significativement les émissions d'oxydes d'azote (NOx) et le risque de cliquetis. Dans ce mode de fonctionnement, il peut subsister plus de 35% de gaz d’échappement à l’intérieur du cylindre.

A moyenne charge, le moteur bascule sur un mode de fonctionnement plus classique (cycle de Beau de Rochas) tandis que la fonction EGR est conservée avec la fermeture tardive des soupapes d’échappement après le point mort haut. Enfin, lorsque le moteur est fortement sollicité, le calage des soupapes est ajusté pour obtenir les performances maximales. A ce titre, le taux d’EGR est fortement réduit.

Admission

Les conduits d’admission ont été dessinés afin de privilégier un tourbillon vertical (tumble) de forte amplitude. En cela, la génération de ce mouvement est aussi favorisée par la forme particulière de la tête du piston.

Echappement

Afin de traiter au mieux les émissions de gaz polluants, le collecteur est intégré dans la culasse. Cette technique permet non seulement de réduire la distance entre la sortie moteur et les dispositifs de dépollution, mais aussi de mieux conserver la chaleur des gaz au sein de la ligne d’échappement car le collecteur bénéficie du système de refroidissement de la culasse.

La dépollution des gaz d’échappement est assurée à l’aide d’un catalyseur 3 voies classiques. A partir de 2017, les nouveaux modèles (tels que la Peugeot 308 restylée) se verront adjoindre un filtre à particules essence (GPF) en aval du catalyseur afin de réduire significativement les émissions de particules fines inhérentes aux moteurs à injection directe d’essence. Ainsi, l’EB Turbo sera conformes aux normes Euro 6c / Euro 6d temp applicables à partir de septembre 2018 à tout véhicule neuf.

L'évolution du 1.2l Puretech turbo (dénommée EB2ADT / EB2ADTS) ne se base pas uniquement sur l'adjonction d'un filtre à particules et une mise à jour de la calibration pour satisfaire aux nouvelles normes, certains composants moteurs, dont la culasse, ont été revus en profondeur.

Injection

L’injection de carburant se fait directement dans les cylindres à l’aide d’un injecteur central à 5 trous. La pression d’injection de carburant de 200 bar, sauf à faible charge où la pression est réduite à 100 bar.

Afin de réduire les risques d’auto-inflammation et de cliquetis, l’injecteur est capable de réaliser jusqu’à 3 injections par cycle. C’est le cas notamment lorsque le moteur fonctionne à faible régime (inférieur à 3.000 tr/min) et à forte charge. L’injection principale (environ 65% de la quantité de carburant) se fait classiquement après le point mort haut. Une seconde injection a lieu au niveau du point mort bas (25% de la quantité totale du carburant) et enfin, une dernière injection, tardive, a lieu à l’approche du point mort haut, peu de temps avant l’allumage par la bougie.

Refroidissement

La circulation du liquide de refroidissement est assurée par une pompe à eau mécanique classique entraînée par le vilebrequin à l'aide d'une courroie. De plus, pour améliorer la gestion de la température du turbo, ce dernier reçoit le renfort d’une pompe à eau auxiliaire électrique.

Afin de réduire le délai de mise en température du moteur et de procurer du chauffage dans l’habitacle le plus rapidement possible après un démarrage à froid, le circuit de refroidissement est étagé. En plus du thermostat mécanique contrôlant la circulation du liquide au sein du bloc moteur, un second thermostat piloté électroniquement gère spécifiquement la circulation du liquide à travers la culasse (Split Cooling).

Réduction des frottements

L’EB turbo reprend les principales optimisations utilisées par la version atmosphérique, à savoir:

1.2l Puretech 155

Avec le lancement de la DS3 Crossback, PSA a inauguré une nouvelle déclinaison du 1.2l Puretech développant 155 chevaux à 5.500 tr/min et 240 N.m à 1.750 tr/min. Ce moteur (nom de code EB2ADTX) comporte quelques composants spécifiques par rapport aux versions 110/130 chevaux. De manière non exhaustive, il s'agit :

Production

Le 1.2l Puretech turbo est produit en France dans l’usine Française de Mécanique à Douvrin (Pas-De-Calais) à raison de 370.000 unités par an. Il s’agit d’une filiale appartenant à 100% au groupe PSA depuis 2014. Créée en 1969, la Française de Mécanique était jusque-là propriété de Renault et de PSA à parts égales. D’ailleurs, des moteurs Renault (des 4 cylindres en ligne 1.2l de type D4F) y sont toujours produits.

Outre la famille EB Turbo, l’usine produit aussi la nouvelle génération de moteurs diesel 1.5l BlueHDi (DV/R). Cette motorisation débute notamment sur la Peugeot 308 restylée et la nouvelle DS7 Crossback. Enfin, la Française de Mécanique produit, par ailleurs, des 4 cylindres essence 1.6l de type EP6 (moteur Prince).

Depuis 2015, le site de Trémery (Moselle) soutient l’usine de Douvrin à hauteur de 200.000 unités supplémentaires par an. L’usine de Trémery existe depuis 1979 et produit près de 2 millions de moteurs chaque année comprenant les 2.0l HDi (DW), le 1.6l et le 1.5l BlueHDi (DV) ainsi que les versions atmosphériques des moteurs essence EB (1.0l et 1.2l).

A l’international, le 1.2l Puretech turbo est produit en Chine dans l’usine DPCA (Dongfeng Peugeot Citroën Automobiles) de Xiangyang (inaugurée en 1996). A terme, l’EB turbo pourrait être aussi produit en Amérique Latine en version Flex Fuel (afin d’accepter l’E85, un carburant en vogue dans cette région). 

Crédits photos : Peugeot / Citroën / DS Automobiles (Laurent Nivalle - DSTY)

le 06 novembre 2024 à 17h36
Bonjour Maxime D,
Ma réponse est tardive... je viens de découvrir ce site.
Je possède un 2008 essence, 110, moteur EB2ADT, boîte EAT6, de janvier 2019 (donc 2018). Comme vous je n'ai pas de soucis... Mais à seulement 51200 km et bientôt 6 ans, j'ai fait faire le remplacement du kit et de la courroie de distribution (promo -30%), dépose carter d'huile, ainsi que l'entretien complet, filtres, bougies, liquide frein, etc. Mon kit distribution était complété de la pompe à eau et de la courroie d'accessoires. Donc nouveau liquide de refroidissement, qui avait aussi une triste couleur. C'est un choix personnel pour l'entretien de mon véhicule, sans doute mon dernier avant de quitter ce monde, afin d'anticiper tous problèmes. Le remplacement de la seule courroie de distribution selon Peugeot, est rapprochée à 6 ans ou 100 000 km, en utilisation normale ou sévère. Cette intervention chez Peugeot, exclut la dépose du carter d'huile, donc son nettoyage, ainsi que le contrôle de la crépine ou remplacement, selon gravité des dépôts de résidus de courroie. C'est pour cette raison que des problèmes de lubrification ou de pompe à vide (freins) peuvent survenir. Les débris de caoutchouc de la courroie de distribution obstruent la crépine (caviar), les conduits de lubrification du moteur, jusqu'au serrage de ce dernier et son remplacement. Toujours selon Peugeot, le remplacement du liquide de refroidissement n'est préconisé que tous les 175 000 km en utilisation normale, et tous les 165 000 km en utilisation sévère. Peugeot se contente d'un contrôle de PH du liquide à 4 ans ou 125 000 km, selon le premier terme atteint en normal, et 4 ans ou 120 000 km en utisation sévère. Puis tous les 25 000 km ou 1 an en normal, et 15 000 km ou 1 an en sévère. Le kit de distribution quant à lui n'est à remplacer qu'à 200 000 km ou 12 ans, puis tous les 200 000 km en normal. En sévère, ce sera 210 000 km ou 12 ans, puis tous les 210 000 km. Pas d'erreur de ma part sur la différence de kilométrage selon les conditions d'utilisation normales (200 000), ou sévères (210 000).
Quant aux huiles moteurs autorisées : EM:00W20 B71 2010 - 00W20 B71 2010 (C5) - 05W30 FPW9.55535/03, selon le "PLAN D'ENTRETIEN" spécifique au N° VF...... de mon véhicule. Je vous recommande de le réclamer à votre garagiste, ou à Peugeot. Ainsi, vous serez en parfaite conformité avec le constructeur pour l'entretien de votre véhicule et pourrez peut-être prétendre à la garantie moteur de 10 ans ou 175 000 km. Ce que je ne vous souhaite pas bien entendu. Dernière précision, mon garagiste habituel n'est pas concession, ni agent Peugeot, mais de toute confiance selon sa clientèle.
Jacky_x_42
le 15 novembre 2024 à 20h58
Bonjour à tous,

Je possède une 308 essence 130ch de 2020,.
Suite au commentaire précédent, et en tenant compte du fait que le changement du kit de transmission a été avancé et qu'il faut maintenant inclure le démontage du carter pour nettoyage de celui-ci ainsi que de la crépine de la pompe à huile.
Le cout d'entretien du véhicule augmente considérablement.
Est-ce que Peugeot apporte une compensation?
Merci d'avance pour vo(s) réponse(s).
Cordialement
Jacky
Pascal29
le 19 novembre 2024 à 20h56
Tout dépendra de l'entretien dans le réseau ou hors réseau, du kilométrage ... Et rien ne dit que votre garage fasse les travaux que vous citez ! Si PSA leur a dit de ne changer que le kit distri, le démontage du carter et le nettoyage, voire le changement de la crépine de la pompe à huile, et de la pompe à vide, ne sera pas pris en charge ! De toutes façons, le problème à la base, est la segmentation des cylindres
Maxime D
le 10 décembre 2024 à 22h39
Merci à Michel pour son commentaire. Je m'autoréponds également à mon précédent commentaire : il n'y a pas nécessité de changer le liquide de refroidissement lors du changement de la courroie de distribution. En revanche, la concession procède à un test systématique du pH (la couleur n'étant pas un indicateur fiable). Concernant la pompe à eau, la concession vérifie son étanchéité à chaque révision. J'ai également demandé une impression du "plan d'entretien" de mon véhicule et celui-ci a été mis à jour vers l'huile FPW9.55535/03 5W30 appelée aussi "RCP". Malgré le fait que la courroie soit peu abîmée, j'ai fait le changement comme préconisé au bout des 6 ans (mon véhicule a 70000 km). Je croise les doigts pour que cela dure.
Guillaume Darding [administrateur]
le 16 décembre 2024 à 16h04
Bonjour Maxime, merci pour votre retour d'expérience !
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